Fantasy

Porcelaine d’Estelle Faye

Aux alentours de l’an 200, en Chine, Xiao Chen est le fils d’un célèbre potier. Maudit pour avoir pénétré dans un bois sacré, il est vendu par son père à une troupe de comédiens errants. Son faciès animal y trouvera sa place. Petite troupe poursuivie par des êtres légendaires, des amitiés se tissent au gré de leurs errances et de leurs fuites. Xiao Chen apprend à connaître les membres qui constituent ce cirque et leurs secrets.

Pendant presque quinze siècles, rivalités et amour s’entrecroisent, tisant une histoire de passion, de tendresse et de sacrifice, sur fond de magie et de théâtre.

Une Chine légendaire…

Avec ce roman, j’ai été transportée dans un autre monde de bout en bout. J’ai adoré son contexte géographique et historique original qui m’a fait complètement voyager. Estelle Faye nous emmène dans une Chine de légende, sous l’empire Han, parcourue par des barbares et des troupes de comédiens errants. Steppes mongoles et Grande muraille pour décor, elle nous plonge dans un monde où réel et imaginaire s’entrecroisent, où la magie effleure et glisse sur le réel avec délicatesse. J’ai lu peu de romans de fantasy se déroulant dans des pays asiatiques, un peu de changement de décor, cela m’a plu ! Surtout que l’auteur nous dépeint le tout avec beaucoup de détails et de poésie. Je m’y voyais parfaitement. J’ai également beaucoup aimé suivre cette troupe de comédiens, ce cirque itinérant. Un milieu que je n’avais encore jamais côtoyé en livre.

Le folklore déployé m’a enchantée : fée-lucioles, homme-tigre, démons chinois, êtres du bois sacré et j’en passe… Original, novateur, j’ai aimé la construction imaginaire de cet univers qui s’insère en douceur dans un contexte historique plus ou moins réel.

Un livre d’errance…

Hormis quelques passages qui nous offrent action et péripéties, ce récit est assez contemplatif. Il faut apprécier les romans descriptifs, ceux où le cheminement intérieur des personnages est tout aussi important que les combats et les courses poursuites. Certains trouveront peut-être qu’il ne s’y passe pas tant de choses que cela; même si le tout est finalement très bien rythmé. Moi, j’ai adoré. Je me suis laissée porter par les différentes quêtes des personnages, par l’évolution de leur personnalité au fil des années et des siècles. Cela m’a tout autant plu que les histoires de vengeances et de complots, de quête d’immortalité et de malédiction, de bagarres et de fuites.

C’est un livre finalement assez mélancolique. La vie de notre (nos) héros n’est pas toute rose. Cette ambiance souvent douce-amère apporte pour moi un vrai plus à l’histoire. Rien de conventionnel, de facile ici.

Les personnages sont construits, très réalistes, avec leurs faiblesses et leurs défauts. Je ne m’y suis pas forcément énormément attachée. Mais je les ai suivis avec un intérêt certain. Leurs histoires nous offrent un beau tableau où joie, courage, tristesse, amour, jalousie, amertumes et colère s’entremêlent.

Pour conclure ?

Un livre poétique qui m’a embarquée dans son univers légendaire à la manière d’un conte épique. J’ai adoré le folklore, la mélancolie de ce livre et la plume de l’auteur. Une belle découverte !

Livre lu dans le cadre du challenge littérature de l’imaginaire de Ma Lecturothèque.